Les forets vosgiennes

un ocÉan vert de forêts

La Réserve de biosphère de Moselle Sud est composé presque pour moitié de forêts, omniprésentes dans le massif vosgien et s’étendant sur des milliers d’hectares. Cette spécificité est encore plus marquée à l’est sur les contreforts vosgiens, avec une entité paysagère largement forestière, majoritairement de conifères sur sols bruns.

Du fait de l’Histoire, plus de 90% de cette forêt est publique et gérée par l’Office National des Forêts (ONF). La majorité des 10% restants sont gérés par le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF) et se concentrent surtout au sud du territoire. Ces massifs forestiers sont dominés par le sapin pectiné et le hêtre commun et forment une entité forestière appelée « Vosges Moyennes ».

Le caractère forestier se ressent à travers le paysage, mais aussi à travers une véritable fierté territoriale. Il existe chez les habitants une certaine idée de l’identité de massif et un sentiment de fierté vis-à-vis de ces forêts. C’est cette alchimie qui a façonné ce cadre de vie particulier.

un coeur de biodiversité forestière

Ces massifs possèdent aussi un patrimoine naturel remarquable. Les massifs abritent de nombreuses espèces de la grande faune de Métropole : Renard roux, Chevreuil, Sanglier, Chat sauvage, Martre des pins, Fouine, Cerf élaphe. Le massif du Donon et ses contreforts mosellans furent d’ailleurs au début du 19E siècle le dernier foyer de population du Cerf élaphe.

On peut trouver en certains endroits jusqu’à 14 espèces de chauve-souris, ou encore 274 espèces saproxyliques sur un total de 367 espèces de coléoptères, dont 38 espèces patrimoniales, dont 31 espèces bio-indicatrices.

C’est aussi l’habitat de nombreux oiseaux nicheurs comme la Chouette chevêchette, la Gélinotte des bois ou la Chouette de Tengmalm. Cette biodiversité fait des forêts du massif vosgien un lieu d’importance régionale.

La protection des forêts est aussi cruciale d’un point de vue inter-régional et international, notamment pour des espèces comme le lynx boréal ou le Grand Tétras. La Réserve de biosphère de Moselle Sud permet ainsi de connecter ses forêts avec les forêts de la Réserve de biosphère transfrontalière des Vosges du Nord – Pfälzerwald, créant ainsi un espace géographique de protection interrégional voire international.

une cilivisation celte des sommets

Les forêts vosgiennes sont aussi un territoire d’Histoire et de patrimoine archéologique. Du 1er au 3ème siècle, se développent sur les hauteurs des Vosges une civilisation agro-pastorale. Par exemple, les 42 sommets du ban communal de Saint-Quirin ont révélé autant de traces d’occupation gallo-romaine.

Ce peuple portera le nom de civilisation des sommets. Ce massif était à l’origine voué au culte de Vosegus – dieu de la faune et la flore, de la chasse, dieu des vents, de la vie sauvage – et de nombreuses autres divinités typiques de la région. Plus tard à l’époque gallo-romaine, de nombreuses divinités comme Mercure resteront largement influencées par la mythologie celtique locale.

Cette Histoire renvoie au caractère “mystique” encore bien présent dans ce massif, imagé à travers des représentations de dieu-cerf ou encore de divinités guerrières. On peut retrouver des traces de ce patrimoine ancien, et des associations comme l’Association pour la recherche archéologique au Pays de Sarrebourg œuvrent pour leur sauvegarde et leur valorisation. Une nécropole et une carrière peuvent aujourd’hui se visiter sur place au site de la Croix-Guillaume.