Publié le 03 décembre 2024
Deux chasseurs de fossiles, Jean-Philippe et François-Xavier Blouet, ont récemment fait l’étonnante découverte d’une variété de poisson fossile mythique datant de 240 millions d’année :
le cœlacanthe. Cette découverte a été confirmée par des chercheurs suisses et devient un moment emblématique pour la Paléontologie.
Le spécimen a été baptisé « Graulia branchiodonta », en hommage à un dragon légendaire de Lorraine. Quant à la zone exacte de cette trouvaille, les deux passionnés préfèrent rester discrets évoquant simplement « quelque part en Moselle, près de Sarrebourg ».
Le jour de la découverte, ce n’est pas un mais plusieurs spécimens de cœlacanthe qui ont été extraits du sol, mesurant chacun environ 15 cm de long. Le fond marin, à l’époque sur le territoire, était constitué de boue argileuse, peu perturbée par les courants. Cela a ainsi permis aux poissons fossiles de se préserver dans un excellent état. Cependant, les cœlacanthes sont des fossiles extrêmement rares, surtout en Lorraine. Puis, cette variété n’avait pas encore été répertoriée d’après Jean-Philippe Blouet.
Portant bien son surnom de « dinosaure des mers », le cœlacanthe est considéré comme un fossile vivant. En effet, ce poisson existe depuis 400 millions d’années mais possède encore deux espèces modernes dans l’océan Indien et Pacifique ; et si on les compare avec les fossiles, ils sont quasiment identiques !
Leurs caractéristiques physiques prouvent d’ailleurs qu’ils font partie des premiers poissons à avoir quitté l’eau pour devenir terrestres. Alors découvrir ce type de spécimen aujourd’hui, c’est comme avoir un échantillon vivant de l’histoire évolutive.
La nouvelle variété des spécimens a été validée en Suisse grâce à une technologie de pointe : un accélérateur de particules, le puissant Synchrotron Européen de Grenoble. Ce dernier a permis à l’équipe scientifique de bien confirmer l’existence de cette nouvelle espèce de cœlacanthe, considérée jusque-là comme éteinte. Deux spécimens ont d’ailleurs été cédés au Muséum de Genève.
Les résultats de ces recherches et les images obtenues seront ainsi publiés dans la revue scientifique PlosOne.
Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives sur l’histoire des cœlacanthes et sur les conditions de fossilisation de ces créatures marines qui remontent à des temps très reculés de l’histoire de la Terre.
©Photo non officielle – Source : Flickr