La vallée de la Seille se situe au Sud-Est du département de la Moselle dans la partie amont du bassin de la Seille, dans la partie ‘est’ de la réserve de biosphère. L’originalité de la vallée de la Seille est de renfermer dans son sous-sol une importante couche de sel qui permet, grâce à des remontées en surface d’eau salée, l’installation d’une flore et d’une faune très particulières.
On y trouve des prés salés continentaux, milieu extrêmement rares en France comme en Europe. La vallée de la Seille constitue avec la vallée de la Nied (un peu plus au nord en Moselle) les seuls cas de vallées alluviales halophiles en France continentale.
La majorité des sites d’intérêt où sont présents les prés salés continentaux sont des espaces naturels règlementés : la plupart sont propriété du Conservatoire des Espaces Naturels de Lorraine ; un site Natura 2000 est quant à lui géré par le Parc Naturel Régional de Lorraine et recouvre une large surface.
Grâce à des études scientifiques poussées, de nombreuses données sur différents taxons ont permis de se rendre compte de l’ensemble de la biodiversité de l’écosystème. Celles-ci sont disponibles dans les vulgarisations scientifiques du Parc de Lorraine.
Le nombre d’espèces diverses est ainsi impressionnant : 20 espèces de plantes d’intérêt régional dont 16 espèces qui ne vivent que là ou il y a du sel ; 281 espèces d’algues ; 64 espèces de passereaux ; 521 espèces d’invertébrés dont 27 espèces seulement dans les milieux salés. C’est aussi une espèce que l’on ne retrouve nul par ailleurs dans le monde : la Salicorne de Vic !
Ces données sont d’autant plus impressionnante vue l’étendue
réduite de ces écosystèmes (quelques dizaines d’hectares) et montre l’importance régionale et nationale du site pour la conservation de la biodiversité : raison de plus pour protéger ces écosystèmes ! En concertation avec le monde agricole et les gestionnaires garants de leur sauvegarde.
Depuis l’aube de l’humanité, l’homme et la nature interagissent ensemble et sont intimement dépendants : et c’est particulièrement le cas dans la vallée de la Seille. En effet, ce paysage a été modelé par des siècles d’exploitation du sel, représentant l’une des premières industries de l’Histoire tant elle fut intensive, modifiant considérablement la physionomie de la vallée.
L’exploitation du sel se faisait par « briquetage », c’est-à-dire par cristallisation du sel par chauffage de pots en terre cuite contenant le sel sur un empilement de bâtonnets en terre cuite. Au fil des siècles, l’accumulation des débris par cette méthode est considérable. Ainsi le village de Marsal – qui porte bien son nom – est assis sur une dizaine de mètres de résidus de briquetage, assurant ses fondations.
Ainsi depuis l’âge du Bronze, la vallée de la Seille représente fondamentalement une construction “éco-humaine ». Aujourd’hui, ce passé est mis en valeur au Musée Départemental du Sel à Marsal, et de nombreuses activités autour de la thématique sont disponibles à l’Office de Tourisme du Saulnois à Vic-sur-Seille.